Traitement audio

Construire les ambiances

Spacialisation des dialogues

Réparation des pistes

Cela concerne uniquement les pistes de dialogues. Pour tous les autres sons et les bruitages ajoutés en post-production, voir Bruitage.

C’est quoi le traitement audio ?

Comme son nom l’indique, c’est traiter l’audio des pistes sonores.

Oui, mais encore ?

De la même manière que le fait l’étalonneur avec les images d’un film, le mixeur traite l’audio afin de la rendre la plus uniforme possible sur une durée, en égalisent les volumes ou en contrôlent les écarts de dynamique. Les choix artistiques commencent ici.

Quel traitement audio pour les dialogues ?

Comme pour n’importe quel type de mixage, il y a d’abord les incontournables Equaliser et Compreser. Ces deux traitements sont là pour corriger les fréquences, donner une couleur et une profondeur au son. On corrige aussi les défauts de prises, on crée les effets d’ambiances et une spatialisation. On peut aussi être amené à repositionner avec précisions sur les images les clips de dialogues enregistrées pendant le tournage. 

1. Construire les ambiances :

Ce traitement est essentiel, il s’agit de recréer l’ambiance acoustique du lieu où se déroule une scène : Pièces d’une maison, église, cathédrale, cour intérieure, zone urbain extérieur, etc.

Chaque lieu contient sa réverbération, car s’il y a de l’air, il y a du son, s’il y a du son, il y a de la réverbération.

Souvent la réverbération nous semble faible ou inexistante, même si on peut facilement entendre l’écho d’une église, la différence acoustique entre le son d’une chambre et celle d’une salle de bain ou entre un jardin public et une rue passante est moins flagrante, mais pourtant bien réelle si on y prête attention.

Quand on émet un son il est intéressant de tendre l’oreille et écouter le lieu pour en distinguer l’acoustique, c’est à la portée de tous, pas besoin d’être ingénieur du son ou muni de tympans bioniques.

Exemple d’ambiances créées en studio à partir du même dialogue :

Extrait du court-métrage « Face à face » disponible ici

2. Spatialisation des dialogues :

Il s’agit de créer les profondeurs et les volumes d’une scène en distribuant judicieusement les pistes audio dans les différentes enceintes d’un système multicanal. Pour ce faire, il existe une règle d’or mais pas absolu : ce que l’on voit à l’image sort de l’enceinte centrale C, ce que l’on ne voit pas à l’image sort des autres enceintes L R, sL ou sR. Pour plus d’explication sur la spatialisation, voir mixage multicanal.

L'écoute au casque Binaural permet d'émuler un système multicanal. Avant de poursuivre la lecture de cette rubrique brancher votre casque audio pour profiter d'une expérience sonore idéal.

L’écoute au casque Binaural permet d’émuler un système multicanal. Avant de poursuivre la lecture de cette rubrique brancher votre casque audio pour profiter d’une expérience sonore idéal.

Mais pour être plus claire prenons un exemple :

Dans une scène un personnage 1 se trouve dans une cuisine, il dialogue avec un personnage 2 qui lui se trouve dans une pièce hors champ. Pendant le dialogue, on comprend que ce personnage 2 se trouve dans le hall d’entrée qui se situerait à gauche de la caméra.

 

On peut alors envoyer nos deux prises de dialogues dans les enceintes :

le personnage 1 dans l’enceinte central C

le personnage 2 dans l’enceinte gauche L

 

On peut aussi créer nos ambiances :

le personnage 1 réverbération type cuisine

le personnage 2 réverbération type hall d’entrée

Extrait du court-métrage « Face à face » disponible ici

NOTE :

Grâce à la spatialisation et aux ambiances créées, on donne alors l’illusion au spectateur que le personnage 2 se trouve dans un hall d’entrée qui ce situe à gauche de la scène.

Ce schéma de mix n’est pas une règle absolue, mais une manière d’expliquer le rôle d’une spatialisation.

3. Réparation des pistes :

Ce sont des traitements numériques utilisés en post-production restaurer les pistes audio endommagées ou parasitées par des bruits indésirables. Ces outils magiques, ou les meilleurs amis des perchmen distraient, peuvent gommer les bruits de fond, même ceux qui semblent très présents dans la prise, sans dénaturer la voie principale : correction des bruits, des sifflements, des buzz ou du souffle et même la correction des réverbérations de pièces.

Prenons un exemple,

votre scène se déroule dans un grand hall ou dans une pièce vide, la réverbération est très présente, l’enregistrement du son capte les voix mais aussi l’acoustique du lieu.

Il n’est pas toujours nécessaire de faire une Post-synchro ou ADR (Automatic Dialog Replacement), c’est-à-dire de rappeler les comédiens pour réenregistrer leurs dialogues en studio par-dessus les images.

On peut la plupart du temps corriger ou supprimer cette réverbération sans dénaturer les dialogues. Par la suite, à la demande du réalisateur, on peut recréer l’ambiance du lieu avec une réverbération cette fois-ci maitrisée au mixage et donc moins présente dans l’audio.

On peut citer la suite iZotope RX ou le xClarity de chez Waves utilisé ici dans cette scène pour effacer les bruits de fond : le souffle du vent et les bruits extérieurs de la ville.

Extrait du court-métrage « Face à face » disponible ici

Pour finir :

Quand on regarde un film au cinéma, écouter les dialogues et les ambiances et essayer de distinguer de quelles enceintes ils proviennent est un bon exercice pour comprendre les choix artistique des mixeurs.

Valentin LAVOILLOTTE

Fondateur du studio